Chrysalide architecturale, elle est une maison neuve qui vient s'inscrire dans une rénovation. Un modèle de transformation qui fait dans l'économie de moyens, et montre qu'avec moins, on peut faire mieux.
Posée en bord de route, au beau milieu du Lavaux, cette maison construite dans les années 1960 avait tout du « Sam’suffit » vaudois. Souvenez-vous de ces villas, maisonnettes ou petites maisons sans prétention qui bourgeonnaient dans les campagnes et moyennes montagnes d'un côté et de l'autre des frontières francophones, et qui pour beaucoup représentaient déjà une « maison de rêve ». Une forme d'aboutissement. Une cabane au Canada, mais chez soi.
Afin de respecter l'esprit des lieux et de composer avec un budget relativement serré, l'idée première de cette transformation était de définir une forme de modèle de rénovation avec une économie de moyens permettant des réalisations plus « low-cost», mais pas moins réfléchies. Ainsi, la première étape va consister à conserver les fondations, afin de pouvoir s'appuyer sur le terrassement et les raccordements en place. Cela permet de conserver l'entresol (non chauffé) tout en construisant le hors-sol en ossature bois. D'un point de vue écologique, ça évite toute la phase de maçonnerie, souvent source de pas mal de surprises et d'imprévus. D'une certaine manière, dès l'entame, on revient à l'esprit de ces chalets mi préfabriqués à l'époque, mais revu au goût d'aujourd'hui.
Dans les faits, c'est une maison neuve qui vient s'inscrire dans une rénovation. Où les codes appliqués sont largement contemporains. Un radier supplémentaire permet d'agrandir la surface au sol et d'atteindre les 180 m2 au sol. Un balcon en ossature métallique vient courir sur toute la largeur de la maison et offrir une surface supplémentaire. Bienvenue dès lors que la propriété se profile sur un terrain à la déclivité certaine.
Le balcon offre un double emploi puisqu'il vient proposer un ombrage partiel, ainsi qu'une terrasse inférieure au besoin. Si les surfaces utiles sont maintenues en l'état (garage, buanderie, cave, technique...), une chambre accompagnée d'un dressing et d'une salle de bains est créée en bas, comme déconnectée de l'étage principal. Il y a un côté maison de vacances qui se dégage de cet aménagement, hors du temps.
Le rez est optimisé avec une chambre avec salle de bains et un immense espace à vivre. Au besoin, le salon pourrait être fermé en partie afin de créer une chambre supplémentaire. Grâce à la nouvelle hauteur du faîte, une mezzanine est aménagée pour servir de bureau. Si la maison peut s'enorgueillir de nouvelles fenêtres, plus généreuses, elles sont un seul et même modèle, utilisé ici à la verticale, là à l'horizontal. La mise en place d'une fenêtre guillotine entre la crédence de la cuisine et la terrasse fait de celle-ci une extension naturelle de la maison.
Les accès sont conservés tel quel, autant d'espaces qu'il n'y a pas besoin de détruire. La maison est passée au crépi, matériau associé aux années 1980 et permettant de garder cet esprit originel. Au final, il y a une somme d'argent qui est économisée – d'environ 30%. Il y aussi un gain de temps évident. Il y a surtout la preuve d'un modèle efficient, où la transformation est une forme de régénération architecturale. Une maison chrysalide, updatée sur les bases de l'existant.