Maison de plaisance en centre‐ville, cette bâtisse a bénéficié d'un programme de remise en forme complet. Du sol au plafond, du jardin aux communs, avec quelques menus aménagements qui font plaisir à vivre.
Il est de certaines maisons comme une métaphore d'un costume du styliste anglais Paul Smith. Un certain classicisme extérieur et un véritable soin apporté aux détails intérieurs.
Dans les faits, cette maison, datant de 1934 et située dans le quartier des Bergières, à Lausanne, a bénéficié d'un lifting complet. Ce qu'on peut voir comme une rénovation de fond en comble. Les façades ont été nettoyées et travaillées au béton bouchardé, les volets repeints avec un soin tout particulier pour conserver leur statut patrimonial. L'ensemble fait maison de vacances un rien provençal avec des rondeurs aux balcons très Bauhaus dans l'inspiration. Afin d'éviter de détuiler le toit, les combles ont été isolées de l'intérieur quand les sous-toitures ont été blanchies et viennent apporter un surcroît de luminosité à l'ensemble. Les ferblanteries sont parfois neuves, servant ici à raccorder un balcon, parfois historiques, d'une caractéristique teinte vert-de-gris, renforçant ainsi le côté rétropatiné de la bâtisse.
Construite sur trois niveaux, sa distribution des espaces est classique. Les pratiques au sous‐sol (buanderie, cellier, salle de sport), les communs au rez et le privé au 1er étage (chambres, bureau). La première opération intérieure a consisté à en restructurer les usages, et ce dès l'entrée. Le seuil est marqué d'un sol aux larges carreaux couleur gris souris et propose une distinction nette entre le dehors et le dedans. Il est un sas de répartition, peu marqué, mais renforcé par la présence imposante de l'escalier qui court du rez au premier.
Du commun au cosy
Le décor chromatique est posé d'emblée, avec une trilogie blanc, bois et béton. Les parquets ont été rénovés et les carrelages entièrement changés. Le mur séparant le salon de la salle à manger a été abattu pour augmenter les fonctions d'accueil et de spatialité de l'espace à vivre, la cheminée transformée et agrémentée d'une enveloppe en acier calaminé. Les communs d'un mieux vivre ensemble ont ainsi été renforcés, rendus plus cosy.
Certains espaces « perdus » ont été valorisés, ici en disposant une crédence dans la cuisine, là en aménageant de petites bow‐windows quand c'était possible. Les différents rangements ont été soignés, réalisés en bois afin de faire écho à la matérialité des sols. Dans la cuisine, un mur entier de placards est rehaussé d'un bleu qui pourrait symboliser le Léman tout proche.
Discrètement, une nuance de gris vient souligner les encadrements des portes et des plinthes, offrant ainsi une forme de fil conducteur tout au long des espaces, d'un étage à l'autre, voire jusqu'au fond du dressing parental.
Bénéficiant d'un jardin privatif occupé par quelques beaux spécimens de la famille des Pinaceae, les extérieurs de la maison ont été entièrement assainis. Les plantes domestiquées, même si laissées à un état relativement sauvage. De l'extérieur, ces envolées verdoyantes préfigurent un petit paradis en pleine ville. Bienvenue à la maison.